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Les universités anglaises victimes de la réduction de l’immigration

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L’esprit de la circulaire Guéant du 31 mai 2011, qui restreignait le droit des étudiants étrangers, abolie par la gauche le jour même de son premier anniversaire, s’exporte Outre-Manche.

La London Metropolitan University, surnommée ‘Met’, s’est ainsi vue retirer, fin août, son autorisation de délivrer aux étudiants étrangers non européens le visa -d’en général trois ans- qui leur permet de suivre des études au Royaume-Uni. L’affaire a été révélée par la BBC le 30 août et l’université elle-même a appris par la presse les motifs de cette révocation.

Près de 2 600 étudiants de la Met ont ainsi reçu un mail les priant de trouver un autre établissement ou de partir dans les 60 jours.

Les universités anglaises jouissent d’une sorte de statut de confiance, une délégation du ministre de l’intérieur pour parrainer leurs étudiants étrangers. Or, l’agence United Kingdom Border Agency (UKBA) a suspendu cette délégation à la Met, jugeant qu’elle pratiquait une politique trop laxiste en acceptant de parrainer des étudiants dont le niveau, en anglais, était insuffisant.

La Met a annoncé, le 3 septembre, sa décision d’attaquer l’UKBA en justice. Selon le quotidien Guardian Education, deux autres universités ont aussi vu leur licence temporairement suspendue, puis rétablie au vu des efforts réalisés.

"L'industrie universitaire"
Ce durcissement dans la politique d’immigration survient après les mesures prises en mars 2011 par le gouvernement de David Cameron en vue de limiter l’immigration de 216 000 à 100 000 personnes par an, d’ici 2015, et de restreindre les possibilités de travail des étudiants. Or, les universités britanniques, dont les fonds publics sont drastiquement réduits à compter de la rentrée 2012, comptent bien sur la manne des étudiants étrangers payant le prix fort pour renflouer leurs finances et assurer près de 10% de leur budget. Ainsi, l’université de Warwick facture l’année universitaire 9 000 livres aux nationaux et aux européens mais jusqu’à 18 650 livres aux autres. Pour la Met le manque à gagner des inscriptions de ces étudiants représente 30 millions de livres.

Cette affaire tombe au plus mal pour “l’industrie universitaire” anglaise et écorne son image, comme le souligne la National union students (NUS), fédération d’associations étudiantes qui, dans un communiqué de presse publié le 30 aout, réagit vivement : « Cela a des effets catastrophiques sur une industrie exportatrice générant 12,5 milliards de livres par an », indique-t-elle dans son communiqué de presse. « Les politiques doivent réaliser que cette attitude de suspicion envers les étudiants internationaux pourrait compromettre la poursuite de leurs études et nuit à cette industrie qui exporte. Cette lourde décision n’a de sens ni pour les étudiants, ni pour les institutions, ni pour le pays », ajoute le président de NUS, Liam Burns (http://www.nus.org.uk/en/news/news/nus-responds-to-government-decision-to-revoke-london-metropolitan-universitys-license-to-sponsor-visas/). Selon Mark Easton, éditorialiste de la BBC, cette affaire risque, en effet, de causer à l’économie anglaise une perte annuelle de 940 millions de livres (http://www.bbc.co.uk/news/uk-19422049). En outre, le triplement, lors de cette rentrée, des frais d’inscription pour les nationaux et les européens a d’ores et déjà fait fuir 15 000 candidats.

Isabelle Rey-Lefebvre


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